“J’avais décidé de me pointer la bouche en cœur, pleinement confiant – je me le répétais comme un mantra – dans le syndrome de l’air con et de la vue basse.”
De fait, alors petit reporter, combien de grands gourous, de demi-malfrats, ai-je abusés ainsi ? Eux, ego hors de contrôle, s’épanchant en confidences, s’époumonant en propos incriminants, devant moi – air con, vue basse –, qu’ils ne pouvaient sérieusement penser journaliste ; si ce n’est peut-être à Coin-Coin Magazine… Ceux-là, je les retrouvais aux prétoires, lippe écumante, regard brûlant de haine, réclamant des milles et des cents, enragés de s’être laissés perdre par leur mépris d’autrui. Déboutés, tous, je les ai abandonnés à la quadrature du cercle vicieux où s’agite leur répugnante condescendance…
Aujourd’hui, constater ce même mépris, quand – air con, vue basse –, ayant évoqué l’un de mes romans, l’une de mes fictions, il m’est gentiment proposé un quelconque plan foireux pour ces “livres qu’on ne trouve pas en librairies”. La tête de ces généreux, alors, apprenant qu’il s’agit, non d’un premier compte d’auteur, mais d’une douzième, d’une treizième publication, toutes ayant bénéficié d’une diffusion nationale. Ces “certains” – de près de loin “vivant” du Livre, pas moins prompts à tenir pour moins que rien qui ils ne peuvent sérieusement penser écrivain –, j’aime à éclairer la triste position d’où ils s’expriment : la morgue.