Renaud Marhic est heureux de vous annoncer la parution, etc. Cette fois, c’est un peu différent… On peut bien investir pareillement chacun de ses ouvrages – du mieux possible, au fil de l’écriture –, on sait aussi, un jour, posant le point final, que l’on vient d’achever là son “œuvre capitale”. (Au sens que donne le compagnonnage à cette expression.)
Ainsi de L’Oreille de Denys.
Où le narrateur – “psychologue-sexologue” au myocarde incertain – connaît l’illumination, découvrant l’une de ses patientes – réputée inexplicablement stérile – sans expérience des voies communes en matière de reproduction… Le voilà pensant – enfin ! – l’abîme séparant l’ostentatoire de l’in petto. Et de tenter, à cette aune, d’embrasser une dernière fois le monde. Fin de vie consacrée à traquer la psyché lascive de ses contemporains en ses anfractuosités, quand sa pratique professionnelle lui en avait révélé seules les clés contrefaites. Mais il ignore, ce faisant, initier une réaction en chaîne lui promettant d’assister à la naissance des “Dieux”…
Tentative pour penser notre société en son fonctionnement hystérique… dégringolade dans les bas-fonds de l’acculturation… constat clinique de la mort du langage… dénonciation de pseudo-thérapies d’autant plus effrayantes que ceux qu’elles brisent en redemandent… L’Oreille de Denys, après force pérégrinations éditoriales – aussi quelques avertissements quant aux “incompréhensions” que l’ouvrage ne manquera pas de susciter –, a finalement trouvé refuge aux Éditions Rhubarbe, “éditeur de littérature sauvage, textes inclassables et autres curiosités”. À consulter le catalogue des auteurs maison, on comprend qu’il y a pire compagnie.
Et ainsi, tout est dit.