L’éditeur qui n’aimait pas les mots…

On reproche assez aux éditeurs leurs lettres de refus stéréotypées. On les présume suffisamment ne lisant pas les manuscrits arrivés par voie postale. On ne va donc faire grief de rien à qui, ayant lu, se fend au surplus d’un refus personnalisé… Oui, ils sont précieux ces qui-là permettant qu’enfin s’ouvre le débat.

Ainsi, un éditeur m’écrit :

“Votre récit manque cruellement d’épaisseur romanesque ; vous le faites exister par les mots, mais l’avalanche de ces derniers étouffe le lecteur. Nous ne sommes pas sensibles à votre écriture artiste, mélange de verve et d’érudition.”

Cher éditeur,

Certes, me sais décalé plus qu’à mon tour. Mais là… comment ai-je pu ? Des mots… j’ai fait exister un roman par des mots ! con de moi ! Inutile de vous dire ce à quoi je m’emploie en ce moment… plein la bouche !… pas des mots hein ! Des mots… choisis !… pour aggraver mon cas. Des mots suintant la verve, l’érudition… Haut le cœur ! Chapeau l’artiste ! Indécrottable bohème… je mourrai un jour dans mes mots, étouffé !… cerné d’insensibilité générale. Alors ce sera fini et je serais bien content.

Sincèrement.

Mots

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Que sont mes livres devenus ?

Que deviennent nos livres, après que nous les avons écrits ?

Désiré Gogueneau© “Désiré Gogueneau”, in “Les saucisses de l’exploit”, Charlie Schlingo, Les Humanoïdes Associés, 1985.

Oui, mais Charlie Schlingo est mort… (Hommage.)

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Écrivain du placard

Je relis quelques pages. Les trouve parmi les meilleures de ma production. Et réalise : pour gagner de la place, l’ordinateur avait été installé dans un placard sans porte.

Je suis un écrivain du placard.

Définitivement.

Placard

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Catfish Mc Davis, A.D. Winans, Bukowski… pour mes yeux tristes

À peu près comme ça…

Il y a Catfish McDaris – le poète vivant bien qu’il réussit son suicide – qui écrit comme Bukowski, qui a travaillé à la Poste comme Bukowski, et qui rend hommage à Dave Church :

“Jessie était taximan depuis des années. Il y pensait comme à un hobby pour garder une oreille sur les rues. Sa véritable occupation était la poésie, c’était ça qui lui remuait les sangs. Les femmes, la bibine et l’herbe jouaient aussi un rôle important. Quand tout le reste était parti, les mots étaient là. […]

Miaou, Catfish McDaris

Il y a Dave Church, dont parle ainsi A. D. Winans :

“Dave Church ne se ballade pas avec un P tatoué sur le front comme de nombreux poètes de ma connaissance. […]

Il y a A. D. Winans, dont parle ainsi Bukowski :

“A. D. Winans est un des rares poètes que j’ai rencontrés (et bordel j’en ai rencontré beaucoup trop) qui ne se comporte pas comme un écrivain et ne pense pas continuellement à lui comme un écrivain, et c’est peut-être pour cela qu’il écrit mieux que les autres. Ma préférence va toujours à un poète que je peux supporter pendant plus de dix minutes ; c’est rare, et c’est le cas avec A. D. […]

Le tout traduit par Éric Daejeger dans les numéros spéciaux de sa revue Microbe – épuisés – qu’il réédite au scanner rien que pour mes yeux tristes.

J’y pense en observant une fille à forte poitrine, dans les 20-25 ans, marchant à ses dépens au beau milieu de la rue. Quelque part dans le XVe.

PS : Quelle heure est-il à Samarkand ?

 

Microbe

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Aimer ou écrire…

Personne ne peut aimer une femme et écrire un roman simultanément. Je veux dire : Écrire un ‘vrai’ roman, aimer ‘vraiment’ une femme.”

 Zone érogène, Philippe Djian, Éditions Bernard Barrault, 1984

C’est parfois un peu plus compliqué que ça…

Écrivain, je suis aussi éditeur.

Non pas que je possède une maison d’édition. Ni que je sois salarié d’une telle entreprise.

Plutôt, je suis en position de faire publier des textes. Des textes que j’ai… rencontrés. Ou que je suis allé chercher.

Là commencent les ennuis – les femmes n’y sont pour rien. Que l’on se figure mes personnages quand je me consacre tout entier à ceux des autres ! Que pensent Denys, Laetitia ou Cigismond, quand ils me savent au côté de Malou, M. le sénateur ou Pistache ?

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Que sont mes personnages devenus ?

Je me demande souvent ce que deviennent les personnages de mes nouvelles, de mes romans. Jamais un mot. Pas même au Jour de l’An, aux anniversaires. Et quand je compose les numéros de téléphone que je leur ai attribués, d’autres qu’eux décrochent.

J’espère seulement qu’ils vont bien.

PS : mes Lutins, eux, sont omniprésents.

NPAI

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