Manifester (4)

Faire – encore – toutes les marches.

Savoir que l’on ne gagnera pas.

Savoir que l’on ne se rendra pas.

Chanter, alors…

Well, we made a promise we swore we’d always remember
No retreat, baby, no surrender
Like soldiers in the winter’s night
With a vow to defend
No retreat, baby, no surrender

Born in the USA, Bruce Spingsteen, Columbia, 1984

7 mars 2023
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Pourquoi l’écrivain que je suis soutient (toujours) le politique qu’est Jean-Luc Mélenchon

Dix ans plus tard, pour les mêmes raisons.

Aussi parce que, plus que jamais, seul l’humanisme pragmatique peut nous épargner les affres des mystiques néolibérales ou fascistoïdes.

Ce sera Mélenchon

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La servitude volontaire, toujours

Et puis la pandémie surlignant les rouages du nouveau monde…

Penser à La Boétie. Relire le philosophe Serge Carfantan s’inspirant, en 2007, de son aîné Günther Anders, pour un texte à la façon d’Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes :

Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.

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Manifester (3)

Manifester – à deux, cette fois – parmi 12 000.

Pour préserver cette retraite qui, à soi-même, restera quoi qu’il advienne interdite.

Rideau l’artiste !

(Mais savoir de quoi l’intérêt général placé avant son intérêt propre est le nom.)

Manofester (3)

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Écrivain ou magicien ? Un auteur jeunesse breton fait apparaître ses personnages en hologrammes

Si la littérature jeunesse a depuis longtemps fait sienne les techniques de communication les plus variées, ceci est radicalement nouveau. Depuis septembre 2019, on peut voir sur les salons du livre de Bretagne un auteur jeunesse s’afficher… aux côtés de ses personnages ! Et le rendu de ces “apparitions” en 3 dimensions est saisissant [photo] [vidéo]. Renaud Marhic, alias Le Petit Reporter de l’Imaginaire, a créé en 2003 le concept des Lutins Urbains [site]. Il s’explique : “Je vis avec mes personnages depuis un quart de siècle. Pour moi, il est naturel de les voir comme je vous vois. J’ai voulu partager cela avec mes lecteurs…”

La 3D réelle au service du livre

L’“hélice holographique” ici utilisée ressemble à un ventilateur aux pales recouvertes de LED. Quant l’hélice se met à tourner, elle devient invisible. Les diodes délivrent alors une image préalablement chargée dans l’appareil. Persistance rétinienne oblige, l’œil est trompé, percevant l’image dans sa globalité et non sa décomposition LED par LED. “J’ai tellement entendu que les enfants ne lisent plus du fait du numérique et du jeu vidéo… s’amuse Renaud Marhic. Faire apparaître mes lutins en 3D réelle, c’est un peu le retour à l’envoyeur. L’idée, c’est d’amener l’enfant au livre par le biais de la technologie dans laquelle il est baigné…”

Au-delà du simple “effet waouh !”

À l’heure du tout disruptif, l’hologramme peut passer pour la solution marketing idéale. Selon Renaud Marhic, il est bien plus que cela : “Si je suis le premier auteur à avoir franchi le pas, ce prolongement de mon univers romanesque dans le réel préfigure ce que sera demain l’illustration à destination de la jeunesse.” Et de conclure : “Depuis que j’ai déployé ce système, j’ai changé de statut. Aux yeux de mes lecteurs, je ne suis plus seulement écrivain. Je suis un peu magicien…”

http://www.les-lutins-urbains.editionsptitlouis.fr/

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De quoi la mort de Steve est-elle le nom…

“Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser.”

Françoise Giroud

 

 

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Déni de Révolution

10 morts, 1 700 blessés, dont 82 grièvement, 12 yeux crevés, 4 mains arrachées, 5 339 gardés à vue, 815 mandats de dépôt, 292 incarcérations, des milliers de poursuites pénales à venir…

Mais d’où vient l’étrange impression qu’avec sa Lettre aux Français, Emmanuel Macron invente le déni de Révolution ?

Lettre aux Français

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Gilets jaunes : soleil d’automne

Traverser la Bretagne du sud au nord – d’un salon l’autre – le 17 novembre 2018. je répète : le 17 novembre…

Croiser sur les ronds-points les redoutés gilets jaunes… En lieu et place des dangereux poujado-beaufistes annoncés, trouver des mères de famille et leurs enfants, des quidams en fauteuil-roulant, des quinquas sympa, toujours prêts à vous indiquer l’itinéraire de rechange… (Dans les yeux des plus jeunes interdisant le passage, une expression de tranquille détermination.)

S’en repartir avec le sourire… Croire que cette fois l’étincelle pourrait bien être là… (Sous le soleil d’automne, la plaine frémit déjà.)

Étincelle

 

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Continuer, malgré tout

Blitz Wolf, Tex Avery, MGM Cartoons 1942Blitz Wolf, Tex Avery, MGM Cartoons 1942

Parce ce que continuer à faire rire en temps de guerre, c’est aussi résister à ce que la barbarie obscurantiste voudrait nous imposer…

 

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J’affiche ma colère

Je suis Charlie

J’affiche le “Je suis Charlie”.

Ce n’est pas honnête : je ne suis pas Charlie Hebdo. Par contre, j’ai été un peu – un tout petit peu – de ce journal. En 1996, ma rencontre avec Xavier Pasquini – il s’agissait alors de protester contre la venue du pape Jean-Paul II en France –, m’avait ouvert les colonnes de l’hebdomadaire.

Et puis Charlie m’avait sollicité sur la question d’un certain terrorisme, déjà. Alors j’ai enquêté, écrit, publié, pour le journal, au temps où l’investigation tenait grand place dans ses colonnes. Je n’ai pas rencontré Charb – un autre avait alors en charge la rédaction –, mais le portrait que m’en ont dressé les collaborateurs du journal me l’ont fait concevoir comme le prototype de “l’homme honnête” (comprenne qui sait). Pour moi, ses meilleurs dessins resteront à jamais ceux de ces beaux déprimés – victimes du temps qui va – qu’il donnait à voir mieux que tout autre.

J’affiche le “Je suis Charlie”.

Mais surtout, j’affiche ma colère.

Parce que je sais que, une fois de plus, le religieux a tué. Et que l’“union nationale” n’y peut rien changer : de Nicolas Sarkozy à François Hollande, nos plus récents dirigeants n’ont eu de cesse d’amoindrir la laïcité et la loi de séparation de l’Église et de l’État. Pourtant, ils ne l’ignoraient pas : la religion jadis dominante, le catholicisme, ne fut jamais soluble dans la République. (Non, c’est la loi de 1905 qui permit la “dissolution”.)  De même, ces obscurantismes protéiformes – qu’on leur accole ou pas le qualificatif  “islam” – ne peuvent aujourd’hui – intrinsèquement – se résoudre au vivre ensemble républicain.

J’affiche ma colère.

Parce que je sais que ceux qui sont morts n’étaient pas dupes du “ich bin ein Berliner” de la guerre froide et encore moins du “nous sommes tous des Américains” post 11 septembre 2001.

Parce que au milieu du torrent de larmes de circonstance, je n’oublie pas que, aux antipodes de l’humanisme laïque de Charlie, les charognards sont là, fascistes, racistes et autres sécuritaires, prêts à engraisser sur les cendres d’un journal qui fut pourtant leur pire ennemi.

J’affiche le “Je suis Charlie”.

J’affiche ma colère.

Charlie est en moi.

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