Mais pourquoi je ne reconnais pas cet homme ?
Et pourquoi je ne reconnais plus celui-là…
Mais pourquoi je ne reconnais pas cet homme ?
Et pourquoi je ne reconnais plus celui-là…
Mais pourquoi je ne reconnais pas cet homme ?
Et pourquoi je ne reconnais plus celui-là…
Faire – encore – toutes les marches.
Savoir que l’on ne gagnera pas.
Savoir que l’on ne se rendra pas.
Chanter, alors…
Well, we made a promise we swore we’d always remember
No retreat, baby, no surrender
Like soldiers in the winter’s night
With a vow to defend
No retreat, baby, no surrender
Born in the USA, Bruce Spingsteen, Columbia, 1984
Dix ans plus tard, pour les mêmes raisons.
Aussi parce que, plus que jamais, seul l’humanisme pragmatique peut nous épargner les affres des mystiques néolibérales ou fascistoïdes.
Et puis la pandémie surlignant les rouages du nouveau monde…
Penser à La Boétie. Relire le philosophe Serge Carfantan s’inspirant, en 2007, de son aîné Günther Anders, pour un texte à la façon d’Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes :
“Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.”
Manifester – à deux, cette fois – parmi 12 000.
Pour préserver cette retraite qui, à soi-même, restera quoi qu’il advienne interdite.
Rideau l’artiste !
(Mais savoir de quoi l’intérêt général placé avant son intérêt propre est le nom.)
Si la littérature jeunesse a depuis longtemps fait sienne les techniques de communication les plus variées, ceci est radicalement nouveau. Depuis septembre 2019, on peut voir sur les salons du livre de Bretagne un auteur jeunesse s’afficher… aux côtés de ses personnages ! Et le rendu de ces “apparitions” en 3 dimensions est saisissant [photo] [vidéo]. Renaud Marhic, alias Le Petit Reporter de l’Imaginaire, a créé en 2003 le concept des Lutins Urbains [site]. Il s’explique : “Je vis avec mes personnages depuis un quart de siècle. Pour moi, il est naturel de les voir comme je vous vois. J’ai voulu partager cela avec mes lecteurs…”
La 3D réelle au service du livre
L’“hélice holographique” ici utilisée ressemble à un ventilateur aux pales recouvertes de LED. Quant l’hélice se met à tourner, elle devient invisible. Les diodes délivrent alors une image préalablement chargée dans l’appareil. Persistance rétinienne oblige, l’œil est trompé, percevant l’image dans sa globalité et non sa décomposition LED par LED. “J’ai tellement entendu que les enfants ne lisent plus du fait du numérique et du jeu vidéo… s’amuse Renaud Marhic. Faire apparaître mes lutins en 3D réelle, c’est un peu le retour à l’envoyeur. L’idée, c’est d’amener l’enfant au livre par le biais de la technologie dans laquelle il est baigné…”
Au-delà du simple “effet waouh !”
À l’heure du tout disruptif, l’hologramme peut passer pour la solution marketing idéale. Selon Renaud Marhic, il est bien plus que cela : “Si je suis le premier auteur à avoir franchi le pas, ce prolongement de mon univers romanesque dans le réel préfigure ce que sera demain l’illustration à destination de la jeunesse.” Et de conclure : “Depuis que j’ai déployé ce système, j’ai changé de statut. Aux yeux de mes lecteurs, je ne suis plus seulement écrivain. Je suis un peu magicien…”
http://www.les-lutins-urbains.editionsptitlouis.fr/
“Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser.”
Françoise Giroud